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Pergélisol : un autre obus climatique ?

  • Photo du rédacteur: Rachel Hussherr
    Rachel Hussherr
  • 22 juil. 2019
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 juil. 2022

La fonte du pergélisol est un cocktail explosif qui pourrait bien aggraver la problématique des changements climatiques au niveau mondial. Des études récentes montrent que ce dégel est encore plus rapide que ne le prévoyaient les scientifiques.


Photo : Rachel Hussherr

Le pergélisol, ou permafrost en anglais, désigne un sol gelé en permanence. Il recouvre 25% des terres émergées de l’hémisphère Nord et représente un immense réservoir de carbone : il en renferme deux fois plus que l’atmosphère actuelle.


Avec le réchauffement climatique, ce sol qui fond est une véritable bombe à retardement. Les bactéries qui y vivent décomposent la matière organique qui dégèle (végétaux et animaux morts), accumulée là depuis des milliers d’années. Ce « recyclage » provoque le relâchement de GES dans l’atmosphère. Le fameux CO2 dont tu entends tant parler, mais aussi du méthane et de l’oxyde nitreux. Le premier est 30 fois plus puissant que le CO2 en termes d’effet de serre, le second, 300 fois !


Si les scientifiques estimaient initialement que cette fonte serait lente et progressive, de nouvelles données montrent que des glissements de terrain peuvent, sur l’échelle d’à peine quelque mois, exposer le pergélisol profond, qui autrement aurait été à l’abri du dégel pour plusieurs centaines d’années.


Il existe d’autres problématiques liées au dégel du pergélisol. Ce dernier contient les 2/3 du réservoir mondial de mercure, un élément chimique très toxique. Il abrite aussi des virus et des bactéries « en dormance » qui, pendant le dégel, pourraient infecter animaux et humains, représentant un risque sanitaire important. Et ça ne s’arrête pas là. L’affaissement du sol provoque aussi de lourds dégâts aux infrastructures dans le Nord, comme les routes et les fondations des maisons.


Tu n’aurais pas tort de penser que ce tableau est peu réjouissant. Mais tout n’est pas perdu d’avance. Le réchauffement en Arctique favorise également le développement du couvert végétal, qui à son tour pourrait servir de puits de carbone et compenser les émissions causées par la fonte du pergélisol. À quel point ces deux processus « s’annuleront » dans la balance climatique? C’est une question de taille qui garde les scientifiques fort occupés.

 

Publié le 22 juillet sur le site internet de Québec Science



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