Utiliser l’intelligence artificielle pour décoder le langage des baleines, c’est l’objectif un peu fou que s’est lancé un regroupement de chercheurs internationaux.
Tu as peut-être déjà entendu des chants de baleine et peut-être savais-tu qu’il s’agit d’un moyen de communication entre les individus. Et si on pouvait comprendre ce langage et l’apprendre? Les récents progrès en intelligence artificielle (IA) pourraient peut-être rendre la chose possible.
L’avantage d’utiliser une IA pour décoder de nouveaux langages est énorme puisqu’elle permet de traiter rapidement une quantité phénoménale de données et d’en dégager des tendances. Par exemple, certains réseaux de neurones artificielsdéveloppés pour automatiser la traduction de différents langages intègrent jusqu’à 175 milliards de mots !
Pour leur projet baptisé CETI, les chercheurs ont un candidat tout désigné : le cachalot. Contrairement aux autres cétacées dont les vocalises ressemblent à des chants continus, le cachalot communique par cliquetis. Ces sons, appelés codas, sont plus faciles à traduire en code binaire, le langage des ordinateurs.
Le hic, c’est que les chercheurs possèdent « seulement » 100 000 codas de cachalots pour le moment… Avant toute chose, leur but est donc d’en récolter 4 milliards ! Une fois cette banque suffisamment fournie, l’IA sera capable de comparer les codas avec les situations dans lesquelles ils sont exprimés et d’en déduire une signification; l’objectif ultime est de créer un « dictionnaire » cachalot-humain et de communiquer avec ces mammifères marins par l’intermédiaire d’un robot.
Bien que l’idée rende certains experts sceptiques, elle en enthousiasme bien d’autres et pas uniquement des biologistes marins. Le projet CETI regroupe des chercheurs de tout horizon, même des experts en cryptographie !
Prêt à clavarder avec Moby Dick ?
Publié sur le site internet de Québec Science le 21 novembre 2021, ici