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  • Photo du rédacteurRachel Hussherr

Les états d'âmes des pieuvres, crabes et homards

La Grande-Bretagne vient d’inclure dans ses lois que certains invertébrés puissent souffrir, être malheureux, tristes ou joyeux.


Un homard souffre-t-il quand on le met dans l’eau bouillante ? De plus en plus d’études scientifiques font pencher la balance vers le « oui ». Si bien qu’au Royaume-Uni, les homards, mais aussi les pieuvres et les crabes, sont maintenant officiellement reconnus comme des êtres doués de sensibilité.


En d’autres mots, la loi admet que ces animaux éprouvent des sentiments. Pas seulement la douleur, mais aussi le plaisir, la faim, la joie, le confort, la colère ou encore l’excitation. Tout comme ton chat ou ton chien !


Cette décision fait suite à la publication d’une étude indépendante publiée par la London School of Economics, une université britannique. Dans leur rapport, les auteurs ont développé huit critères afin d’explorer la sensation de douleur chez les animaux invertébrés. Ils ont ensuite passé en revue les résultats de plus de 300 articles scientifiques.


De là, les auteurs ont établi qu’il existe des preuves « très solides » que les céphalopodes – pieuvres, calmars, seiches – sont des animaux sensibles. Pour les crustacés décapodes, dont font partie les crabes et les homards, les preuves sont considérées comme « solides ».


Au niveau mondial, il existe des lois contre la cruauté animale, qui obligent par exemple à abattre les animaux d’élevage selon des conditions qui limitent leurs souffrances. Les invertébrés sont toutefois souvent exclus de ces lois. Pourtant, l’intelligence des céphalopodes égale, voire surpasse, celle de certains vertébrés. Par exemple, la pieuvre possède 50 millions de neurones, soit environ autant qu’un chien ou un chat ! Ces animaux ne cessent d’étonner les chercheurs : ils peuvent se camoufler et communiquer en changeant de couleur, anticiper, apprendre, se rappeler…


Concrètement, le fait de reconnaître ces invertébrés comme sensibles permettra de mieux réguler les activités qui affectent le bien être de ces animaux dans le futur. Par exemple, les auteurs recommandent d’interdire la vente de ces animaux à des personnes non qualifiées lorsqu’ils sont encore vivants et de considérer des techniques d’abattage plus humain.


Alors qu’en Suisse, il est déjà interdit de faire bouillir un homard vivant, le Québec traîne un peu la patte en matière de bien-être animal. Ce n’est que depuis 2015 que les animaux de compagnie (chiens, chats, poules…) sont considérés par la province comme des êtres dotés de sensibilité. Avant, légalement, ils étaient de simples « biens meubles » !


 

Publié sur le site internet de Québec Science le 5 décembre 2021, ici

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