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Photo du rédacteurRachel Hussherr

Les mensonges du détecteur de mensonges

Comme dans les films, tu rêves d’une machine à détecter les mensonges pour trancher net entre le vrai et le faux. En quelques clics sur le web, tu pourrais d’ailleurs t’en procurer une pour moins de 100 dollars. Tentant, pas vrai ?


Photo : Federal Bureau of Investigation [domaine public]


Si les détecteurs de mensonges, aussi appelés polygraphes, sont populaires dans les films policiers, sache que leur efficacité à détecter les mensonges n’a jamais été démontrée.

Un polygraphe est un instrument qui permet de mesurer simultanément plusieurs paramètres physiologiques, comme la fréquence cardiaque et respiratoire, le taux de transpiration, la pression sanguine… En surveillant l’évolution de ces paramètres au cours d’un interrogatoire, cette machine permettrait de déterminer si une personne ment ou non.


C’est du moins la croyance populaire. Mais le polygraphe ne fait que détecter les signaux de ton corps qui correspondent à un stress. À partir de là, il n’existe aucune étude scientifique qui permette de relier cette réaction d’anxiété à un mensonge.


En classe, un professeur t’interroge et tu t’aperçois que tu ne connais pas la réponse. Ton pouls augmente, tu te mets à suer à grosses gouttes. Si tu étais branché au polygraphe à ce moment-là, celui-ci pourrait détecter erronément ces signes de stress comme la manifestation d’un mensonge.


De la même façon lors d’un interrogatoire, un innocent peut être anxieux sans mentir; un coupable peut mentir sans ressentir d’anxiété. Certains scientifiques ajouteront aussi qu’il n’existe aucune étude à ce jour qui teste l’effet placébo du polygraphe.


Alors pourquoi diable cette machine est-elle toujours aussi populaire? Pourquoi les services gouvernementaux y recourent-ils à travers le monde?


Les partisans du polygraphe soulignent un point intéressant. Même si la méthode n’est pas prouvée scientifiquement, elle reste du moins intimidante et peut inciter un suspect à avouer, de même qu’elle peut fournir des pistes lors des premiers pas d’une enquête. Vu sous cet angle, c’est toujours mieux que de s’en remettre au sérum de vérité de Harry Potter (lui aussi tu peux le commander sur internet…).

 

Publié le 21 juin 2019 dans la rubrique jeunesse de Québec Science



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