Une ville intelligente, qu’est-ce que c’est au juste? Ça dépend à qui vous parlez. Mais l’idée de base demeure la même : utiliser la technologie pour améliorer le quotidien des citoyens. Un concept déjà en application, mais qui va continuer de se déployer dans l’avenir.
Si l’on se fie à une revue de la littérature parue en 2015, il existe plus d’une vingtaine de définitions admises du concept de ville intelligente. Et la palette d’applications est vaste : gestion du trafic en temps réel, abris de bus intelligents, serres urbaines, gestion de l’eau améliorée, ramassage de la neige optimisé…
Depuis peu, au Québec, le concept intègre un autre ingrédient clé : une approche participative et inclusive. Même si les consultations citoyennes sont déjà chose courante depuis plusieurs années, la ville intelligente cherche à élever cette démarche d’un cran en impliquant des citoyens de tous les horizons à chaque étape du processus. L’utilisateur devient acteur. Par exemple, on confie la mise en œuvre des projets à des associations de citoyens ou à des organismes sans but lucratif plutôt qu’à des entreprises privées.
C’est notamment la démarche adoptée par la Ville de Montréal, lauréate en 2019 du Défi des villes intelligentes. La Ville a reçu une subvention de 50 millions de dollars pour réaliser 13 projets en lien avec la ville intelligente. Le Laboratoire d’innovation urbaine de Montréal, qui regroupe des acteurs municipaux et privés, des experts et des citoyens, est chargé de mettre en œuvre cet ambitieux chantier. En quoi consiste-t-il concrètement? À développer, entre autres, une application numérique qui permettrait d’acheter un trajet, même lorsque celui-ci combine plusieurs modes de transport tels que l’autobus, le vélo électrique ou encore l’autopartage.
Pas qu’une affaire de gros joueurs
Aujourd’hui, au Québec, la ville intelligente se développe à toutes les échelles. Lac-Mégantic, par exemple, a inauguré cet été le premier microréseau électrique du Québec. Plus de 2 000 panneaux solaires ont été installés pour alimenter les nouveaux bâtiments du centre-ville, reconstruits après la catastrophe ferroviaire de 2013. Et ce véritable écosystème énergétique est géré de façon intelligente par un système de commande en fonction de la demande.
Qui dit ville intelligente dit aussi récolte massive de données. Celles-ci permettent aux gestionnaires de prendre des décisions éclairées sur les aménagements futurs, par exemple en créant des simulations par ordinateur ou en dégageant certaines tendances. Les jeux de données réunis par certaines villes sont d’ailleurs disponibles gratuitement sur Internet. Que ce soit la mesure de niveaux sonores dans l’espace public ou encore des données de débordement des systèmes d’eaux usées, il y en a pour tous les goûts.