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Photo du rédacteurRachel Hussherr

La forteresse à virus de l'île de Riems

Dernière mise à jour : 11 juil. 2022

Une prison à haute sécurité pour les virus les plus dangereux : c’est un peu à ça que ressemble l’Institut de virologie de l’île de Riems, en Allemagne.


Un kilomètre de long, 300 mètres de large : pas grand pour une île mais bien assez pour confiner et étudier certains des virus les plus dangereux de la planète. Sur la toute petite île de Riems, en Allemagne, se trouve un institut bien particulier. Les chercheurs y étudient des virus d’origine animale capables de se transmettre à l’homme, les zoonoses.


L’Institut Friedrich-Loeffer, fondé en 1910, fait partie d’une cinquantaine de laboratoires à posséder un niveau 4 de sécurité biologique, soit le plus élevé qui soit. Et pour cause, on étudie là-bas des agents pathogènes (virus, bactéries) qui se transmettent par aérosols, pour lesquels il n’existe aucun vaccin ou traitement efficace et dont le taux de mortalité est important en cas d’infection.


Dans cet « Alcatraz du virus », on retrouve des détenus tristement célèbres comme le virus Ebola, le virus de la rage ou plus récemment, le SRARS-CoV-2 à l’origine de la Covid-19.

Là-bas, toutes les précautions sont prises pour éviter « l’évasion » des détenus microscopiques. Les mesures de sécurité sont dignes du cinéma. D’abord, on aboutit à cet endroit par une route qui passe sur une digue au-dessus de la mer baltique : l’île peut rapidement être isolée en cas d’accident biologique.


Sur place, seule une dizaine de scientifiques sont autorisés à accéder aux installations de niveau 4. Pour eux, c’est douche obligatoire à l’arrivée, douche obligatoire à la sortie et combinaison étanche à l’intérieur.


Dans toutes les zones de niveau 4, la pression atmosphérique est négative par rapport à l’extérieur, de manière à créer un appel d’air naturel vers l’intérieur. On s’assure ainsi de garder tout pathogène en dedans en cas d’accident. Et l’air qui ressort passe deux fois par un système de filtration à particules avant d’arriver à l’extérieur. Même les eaux usées, d’abord stérilisées, sont traitées sur place.


L’institut, qui compte 450 employés, est l’un des trois laboratoires de niveau 4 au monde à posséder des installations pour effectuer des tests à grandes échelles sur de gros animaux, comme les sangliers ou les vaches. Le second se situe en Australie et le troisième, ici au Canada, chez nos voisins du Manitoba.


L’expression « séjour sur une île » prend un tout autre sens.


 

Publié sur le site internet du magasine Québec Science, le 10 décembre 2021, ici

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