Certains animaux changent de couleur pour se fondre dans le décor et se dissimuler des prédateurs. Une stratégie qui s’appelle homochromie.
Inversement, elle s’applique aussi aux prédateurs qui cherchent à tromper la vigilance de leur prochain repas. Certaines araignées par exemple, prennent la couleur des fleurs dans lesquelles elles se cachent pour y chasser des insectes butineurs.
Mais cette étonnante faculté ne sert pas seulement à mieux se dissimuler. Les caméléons par exemple, changent de couleur principalement en réponse à leur état émotionnel. Ces changements de couleur servent à communiquer, que ce soit pour la séduction, l’intimidation ou pour donner un avertissement à un rival. De mauvaise humeur? Le caméléon aura tendance à adopter une couleur foncée. L’expression « broyer du noir » n’aura jamais été plus vraie!
C’est bien beau tout ça, mais comment font-ils? Par des signaux hormonaux et nerveux, les caméléons contractent ou étirent des cellules de leur peau appelées chromatophores, qui contiennent divers pigments : jaune, rouge, noir… L’étirement étale les pigments et confère une couleur foncée, tandis que la contraction concentre les pigments au milieu de la cellule. Cela permet non seulement d’adopter une coloration plus claire mais les rayons lumineux peuvent alors traverser les chromatophores pour atteindre des cellules réfléchissantes situées en dessous : les iridophores. Ces cellules contiennent des cristaux iridescents. La manière dont ils renvoient la lumière est à l’origine des colorations bleutées et des reflets arc-en-ciel.
Ces mécanismes sont aussi utilisés par les céphalopodes, champions incontestés du changement de couleur. La seiche, en particulier, accomplit de véritables prouesses : elle change de couleur en moins d’une seconde et reproduit des motifs mouvants complexes qui se déplacent par vagues le long de son corps.
Le comble dans tout ça ? Les céphalopodes ne voient qu’en nuances de gris ! Ils seraient capables de reproduire un motif coloré en détectant les différentes longueurs d’onde de la lumière dans leur environnement. Et comme la couleur de la lumière change en fonction de sa longueur d’onde, le tour est joué !
Publié le 29 mars 2019 sur le site internet de Québec Science